Gérer son équilibre et éviter les chutes

Après quelques années d’évolution de la maladie, des difficultés concernant l’équilibre peuvent apparaître, entraînant un risque de chute. Lorsqu’elle se produit, la chute est en général vécue comme un événement assez traumatisant, physiquement car elle peut engendrer des blessures, mais également psychologiquement car elle peut générer une appréhension à la marche et même à la station debout.

La meilleure façon de prévenir les chutes est de savoir identifier les situations à risque.

Même si par définition la chute est le plus souvent accidentelle et imprévisible, il est possible de mettre en place des mesures préventives. Les thérapeutes habilités (médecins, kinésithérapeutes, ergothérapeutes) peuvent vous aider à mieux comprendre ces troubles et vous apprendre à les gérer au quotidien.

 

A quoi sont dues les chutes ?

Les chutes peuvent être la conséquence d’un ou plusieurs facteurs. Vous les trouverez listés ci-après avec des conseils spécifiques pour chacun. A vous d’identifier ceux qui vous correspondent.

Le « freezing » et les difficultés d’initiation de la marche

Normalement, la marche est une activité complètement automatisée. Il n’est pas nécessaire de réfléchir à chaque mouvement que l’on doit faire. Dans la maladie de Parkinson, cet automatisme est défaillant et engendre des difficultés au moment d’initier la marche ou même au cours de son déroulement avec des arrêts soudains : les pieds restent comme collés au sol et il est difficile de (re)démarrer (c’est le « freezing »). Avec l’intention d’avancer, le tronc peut basculer vers l’avant tandis que les pieds restent fixés provoquant ainsi la chute.

Que faire :

  • Il existe des stratégies que votre kinésithérapeute peut vous enseigner pour faciliter la mise en route du premier pas et des suivants.

La « bradykinésie » et l’ « hypokinésie» : lenteur et perte d’amplitude des mouvements

En situation de déséquilibre, le corps réagit immédiatement par des contractions musculaires adaptées qui lui permettent de ne pas chuter. Si le déséquilibre se poursuit, la personne réalise de manière réflexe un pas, en arrière ou en avant, pour ne pas basculer. Il s’agit des réactions d’équilibration.

Au cours de la maladie de Parkinson, les mouvements sont ralentis et perdent de l’amplitude. Ces réactions, qui permettent de rétablir la stabilité, sont moins rapides, donc moins performantes, ce qui peut conduire à la chute.

Que faire :

  • Vous pouvez améliorer vos capacités de réponse aux déséquilibres grâce à un entraînement spécifique réalisé auprès d’un kinésithérapeute.

La faiblesse musculaire et les troubles de la posture

Une faiblesse musculaire peut s’installer progressivement au cours de la maladie, d’autant plus si vous réduisez spontanément vos activités. Cette faiblesse musculaire va majorer les troubles de la marche et de l’équilibre. Les muscles ne sont plus suffisamment efficaces pour remplir leur rôle de stabilisateurs.

En parallèle, il peut y avoir une tension excessive ou raideur sur certains groupes musculaires rigidité ») qui ralentit les mouvements et entraîne une diminution de l’amplitude des gestes.

Cette faiblesse et ces troubles du tonus musculaire favorisent l’apparition des défauts de la posture (dos vouté, tronc incliné…) qui peut également dégrader l’équilibre et engendrer des chutes.

Que faire :

Pour ralentir l’apparition de ces troubles, vous pouvez :

  • Effectuer des séances de renforcement et d’assouplissement musculaire guidées par un kinésithérapeute,
  • Pratiquer une activité physique quotidienne que ce soit simplement de la marche ou une activité plus sportive.

Les difficultés attentionnelles

Avec la maladie de Parkinson, il devient parfois difficile de réaliser deux choses à la fois comme par exemple marcher et tenir une conversation. Les difficultés à maintenir son attention sur plusieurs activités simultanées (ou troubles cognitifs) peuvent ainsi perturber la marche et aboutir à des chutes.

Que faire :

  • Quand vous êtes debout, soyez attentif uniquement à votre équilibre,
  • Quand vous marchez, concentrez-vous sur vos pas et faites une pause si vous devez parler,
  • Ne faites qu’une chose à la fois.

Les mouvements anormaux (dyskinésies)

Le traitement dopaminergique prescrit par votre neurologue traite de nombreux symptômes de la maladie. Au fil des années, il est parfois nécessaire d’augmenter les doses pour conserver une autonomie suffisante pour les déplacements, les activités du quotidien…

Ce traitement peut avoir comme effet secondaire l’apparition de mouvements anormaux involontaires sur certaines parties du corps appelés « dyskinésies ». Ces mouvements ne gênent pas forcément les activités motrices mais peuvent perturber le bon déroulement de la marche et provoquer des chutes s’ils sont trop intenses.

Que faire :

  • En cas de difficulté, parlez-en à votre neurologue afin qu’il puisse ajuster au mieux votre traitement.

La dyskinésie

Les problèmes de tension artérielle

L’hypotension orthostatique est un problème rencontré par certains malades. Elle correspond à une chute soudaine de la pression artérielle aux changements de position (par exemple, au moment de se lever d’une chaise). Elle peut conduire à un étourdissement, un vertige ou une chute. Il peut s’agir d’un symptôme de la maladie comme d’un effet secondaire des traitements.

Que faire :

  • Prenez votre temps pour vous lever : attendez quelques instants assis au bord du lit, levez-vous lentement, faites quelques pas sur place une fois debout…
  • Evoquez le problème avec votre médecin et/ou votre neurologue.

Les problèmes visuels

La vue tient un rôle important dans la stabilité et l’équilibre. Si vous n’êtes pas capable de juger clairement l’espace devant vous, d’anticiper les obstacles, vous avez plus de probabilités de chuter.

Que faire :

  • Parlez-en à votre médecin et faites vérifier votre vue si besoin

Un environnement mal adapté

Si les espaces au domicile sont encombrés et qu’il y a beaucoup d’obstacles au sol (ex : des tapis) les difficultés à la marche peuvent augmenter (hésitation au démarrage, piétinement, chute…).

Que faire :

  • Faites de la place et retirez tous les objets gênant la circulation dans les pièces,
  • Si besoin, prenez contact avec un ergothérapeute qui vous conseillera sur d’éventuels aménagements à réaliser.
 

Que faire après une chute ?

Alerter

Rester longtemps au sol après une chute peut avoir de graves conséquences. Si vous êtes un potentiel chuteur et que vous avez des difficultés à vous relever seul, vous devriez garder sur vous en permanence un système d’alerte (ex : téléphone portable, téléalarme).

Apprendre à se relever

La technique pour se redresser du sol peut vous être enseignée, étape par étape, par un kinésithérapeute au cours des séances de rééducation.


Se relever du sol

Se remettre en marche le plus tôt possible

Après une chute, il faut rapidement se remettre debout pour éviter qu’une peur chronique ne s’installe. Pour reprendre doucement confiance en soi, les premiers déplacements peuvent se faire avec un accompagnant.

 

 

En conclusion

Lorsque les difficultés apparaissent, il est important de trouver conseil auprès des professionnels de santé, d’adopter les bons comportements et de débuter éventuellement des séances de rééducation.

Mieux vaut prévenir la chute plutôt que d’en subir les conséquences !