Faciliter les déplacements – les changements de position

Les signes de la maladie de Parkinson sont la conséquence de l’atteinte d’une structure cérébrale qui régule le contrôle des mouvements et plus particulièrement les mouvements « automatiques » que l’on réalise sans réfléchir.

La marche fait partie de cette motricité automatisée puisque chaque mouvement est réalisé de manière inconsciente.

Au stade des 1ers signes, il est possible d’observer certains « défauts » à la marche, mais les réelles difficultés pour se déplacer apparaissent à un stade plus avancé de la maladie.

 

Quels sont les difficultés à la marche dans la maladie de Parkinson ?

Les premiers signes

La marche à petits pas est typique de la maladie : les mouvements perdent de l’amplitude et les pas se raccourcissent. Le rythme de la marche peut être perturbé ainsi que la synchronisation des bras et des jambes avec, par exemple, un bras qui reste « figé » au cours du déplacement.

Les enrayages à la marche

Après plusieurs années d’évolution, de réels  « blocages » peuvent survenir au cours des déplacements. Les pas se raccourcissent de plus en plus puis soudain les pieds restent comme « bloqués » au sol, alors que le haut du corps cherche à continuer sa progression. Ce phénomène, appelé « freezing », peut survenir également à la mise en  route du premier pas. Pour éviter de tomber en avant, certaines personnes, au lieu de faire de grands pas, vont accélérer la marche jusqu’à prendre quasiment un pas de course, c’est la « festination ».

Ces « bégaiements » de la marche sont plus fréquents en cas de stress, d’émotion importante, de fatigue.

Ils peuvent facilement survenir au cours des demi-tours, des déplacements dans de petits espaces ou au franchissement d’un obstacle, même virtuel, comme un encadrement de porte.

 

Que faire si cela se produit ?

D’une manière générale

Lorsque les 1ers signes apparaissent, vous pouvez améliorer votre démarche en vous concentrant sur son déroulement. La marche devient un acte moins « automatique » et plus « volontaire ». Vous gagnerez ainsi de l’aisance dans vos déplacements.

Que faire

  • Allongez le pas. Pour que le pied puisse se poser suffisamment loin, tout le corps doit se projeter vers l’avant,
  • Le pied doit toujours « attaquer » le sol par le talon et se dérouler jusqu’aux orteils,
  • Laissez balancer vos bras.

En cas de « freezing »

Pour faciliter la remise en route de la marche en cas de blocage, vous pouvez suivre les conseils suivants :

  • Arrêtez-vous, soufflez, et concentrez-vous uniquement sur le premier pas pour le réaliser de manière « volontaire ». Une fois le 1er pas enclenché, les autres devraient suivre,
  • Ne stressez pas et restez attentif à votre marche tout au long de votre déplacement,
  • Pour réussir à enclencher un premier pas de bonne longueur, vous pouvez vous aider de signaux visuels, sonores ou tactiles. Quelques exemples : compter à voix haute jusqu’à trois avant de réaliser le pas, imaginer une ligne à enjamber au sol, se taper la cuisse pour démarrer…
  • Les départs « arrêtés » sont également source de « freezing » (ex : passage piéton, entrée d’ascenseur). Vous pouvez anticiper le déplacement à venir en faisant quelques pas sur place.

Il existe de nombreuses clefs pour démarrer la marche, à vous de trouver celle qui vous convient le mieux. Un kinésithérapeute peut vous accompagner dans cette démarche.


Améliorer sa démarche

 

Comment l’entourage peut-il apporter son aide pour les déplacements ?

Si vous êtes accompagné(e) à la marche :

  • N’essayez pas de calquer votre rythme sur celui de l’autre. C’est la personne qui vous accompagne qui doit adapter sa vitesse de marche à la vôtre,
  • Saisissez le bras de votre accompagnant plutôt que l’inverse.

En tant qu’aidant, vous pouvez :

  • Signaler à votre proche si ses pas perdent de la longueur,
  • Rythmer la marche de la voix pour le guider (en comptant chaque pas, en tapant dans vos mains…),
  • L’aider à enclencher le pas en cas de blocage par une consigne verbale (ex : « Allez, on lève le pied bien haut ») ou en plaçant votre pied en travers du sien pour l’inciter à l’enjamber.
 

Doit-on utiliser une canne ou un déambulateur ?

Le rôle de ces aides techniques de marche est d’améliorer la stabilité dans les déplacements. Leur utilisation requiert un certain degré de coordination et ceci peut parfois perturber la déambulation car l’attention n’est plus focalisée sur l’avancée des pas.

Votre kinésithérapeute pourra vous conseiller et étudier l’impact bénéfique ou non de ces outils sur votre marche.

La canne simple

Tenez-la du côté le plus « fort » et avancez la en même temps que la jambe opposée.

Le déambulateur

Le déambulateur à 4 roues (avec freins) peut s’utiliser en intérieur et en extérieur. Le déambulateur à 2 roues (2 roues avant et 2 patins arrière) est plus stable mais il s’utilise exclusivement sur sol lisse, donc en intérieur.

Gardez toujours vos pieds à l’intérieur du cadre et ne soulevez pas le déambulateur lorsque vous changez de direction.

Gardez le assez proche de vous, il ne doit pas vous entraîner vers l’avant.

Si vous utilisez un déambulateur à 2 roues chez vous, retirez les tapis du sol car ils risqueraient de vous faire chuter.

 

Comment gérer les changements de position avec plus de facilité ?

Avec la progression de la maladie, certains gestes du quotidien comme se mouvoir dans son lit, se lever d’une chaise… deviennent de plus en plus compliqués.

Pour réaliser ces changements de position, il faut être capable d’enchaîner  plusieurs mouvements consécutifs.

Quelques conseils qui peuvent vous aider :

  • Ne vous précipitez pas,
  • Décomposez le mouvement en plusieurs petites séquences,
  • Préparez mentalement chaque séquence et concentrez-vous sur leur réalisation,
  • Entraînez-vous si besoin avec un rééducateur intervenant à domicile (kinésithérapeute, ergothérapeute).

Se relever d’une chaise / S’asseoir sur une chaise


Se retourner et s’asseoir au bord du lit

 

En résumé

Quelles que soient vos difficultés pour bouger, vous ne devez pas :

  • Vous précipiter,
  • Vous énerver ou stresser,
  • Limiter vos activités ou vos déplacements de peur de l’échec.

Au contraire, il vaut mieux :

  • Vous concentrer sur vos gestes pour les réaliser de manière moins « automatique »,
  • Continuer à être actif,
  • Vous faire aider si les répercussions au quotidien sont trop importantes.