Espace Professionnels de santé

Cet espace est dédié exclusivement aux professionnels de santé concernés par la maladie de Parkinson et n’est pas destiné aux patients.

Nous ne pourrons être tenus pour responsable des conséquences, directes ou indirectes et/ou de tous dommages causés par une erreur ou une mauvaise interprétation des résultats ou des informations fournis par cet espace.

Il s’inscrit dans le projet AGIR-PARK, opération de mécénat du laboratoire Teva.

Prise en charge de la dysphagie

Sémiologie

Les troubles de la déglutition, comme les troubles de la parole, trouvent leur origine dans la réduction d’amplitude des mouvements liée à l’akinésie et à la rigidité, ainsi qu’à une incoordination et un déficit des péristaltismes, touchant tous les temps de la déglutition.

La dysphagie est, comme la dysarthrie, bien souvent mésestimée par les patients.

L’évolution des troubles est péjorative et peut entraîner des complications respiratoires (pneumopathies).

Les signes observés sont :

  • une perte de l’automatisme de déglutition salivaire donnant une impression d’hypersialorrhée,
  • un bavage,
  • des stases buccales et oro-pharyngées,
  • des fausses routes avec toux ou silencieuses,
  • des troubles touchant davantage les liquides que les solides au stade initial avant de se généraliser.

Troubles associés

Il s’agit de :

  • la dysarthrie / la dysphonie,
  • les troubles respiratoires.

Evaluation

Bilan clinique classique (examen moteur et fonctionnel) associé à un interrogatoire très précis :

  • nature du trouble,
  • manifestations aspécifiques (durée des repas, isolement…),
  • troubles associés (cognitifs, respiratoire, dysarthrie…),
  • habitudes alimentaires,
  • état nutritionnel,
  • examen sensori-moteur,

ainsi qu’à des questions aux proches (présence d’une toux pendant les repas, fréquence etc.).

Les patients ont souvent tendance à mésestimer leurs troubles et à imputer les signes observés à autre chose (« je tousse car je suis malade, car j’ai la gorge irritée »).

Rééducation

La PEC doit être précoce (en général associée à la PEC de la dysarthrie en phase débutante de façon aspécifique grâce au renforcement laryngé provoqué par le travail phonatoire selon la méthode LSVT®).

L’information du patient sur les troubles et l’explication des mécanismes sont indispensables afin de passer de l’automatique au volontaire.

Le but est de maintenir l’autonomie et le plaisir de l’alimentation le plus longtemps possible.

On travaille la motricité analytique pour optimiser les possibilités (exercices moteurs divers par séries de cinq mouvements), ainsi que les adaptations (posture et manœuvres, outils, textures).

Les consignes proposées sont simples (toujours suivant le principe d’adaptation vis-à-vis des troubles cognitifs) = « avalez fort » pour augmenter l’amplitude des mouvements et renforcer le piston lingual ; « comptez jusqu’à 3 puis avalez » pour pallier les difficultés d’initiation motrice et renforcer la concentration et le contrôle volontaire.

Idéalement le traitement médicamenteux doit être pris environ une demie heure avant le repas pour éviter que le patient ne s’alimente en phase « off ».