Espace Professionnels de santé

Cet espace est dédié exclusivement aux professionnels de santé concernés par la maladie de Parkinson et n’est pas destiné aux patients.

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Il s’inscrit dans le projet AGIR-PARK, opération de mécénat du laboratoire Teva.

Quels éléments peuvent aider au diagnostic ?

L’examen détaillé des symptômes moteurs mais aussi l’identification des symptômes non-moteurs qui peuvent accompagner et même précéder de quelques années les symptômes moteurs.

Symptômes moteurs

L’akinésie est en fait un ensemble symptomatique caractérisé par un retard dans l’initiation du mouvement, la diminution de son amplitude et de sa vitesse. Mais une caractéristique essentielle de l’akinésie est la fatigabilité dans le mouvement : le geste devient de plus en plus difficile, « fatigue », au fur et à mesure qu’il est répété. Cette caractéristique est très importante et aide à faire la différence, chez une personne âgée par exemple, entre une akinésie et une lenteur banale, lié à l’âge, sans fatigue dans le geste.

Le tremblement classique est le tremblement de repos, c’est-à-dire le tremblement qui apparaît dans un segment du corps dépourvu de toute activation musculaire volontaire. Il faut donc essayer de bien examiner le patient dans les conditions de relaxation musculaire complète pour le segment du corps concerné. La plupart du temps, le tremblement parkinsonien touche initialement le membre supérieur et idéalement le patient sera examiné allongé sur la table d’examen avec les bras étendus le long du corps, bien détendus. Un patient assis sur une chaise sans accoudoirs, avec les bras fléchis, gardera un degré de contraction musculaire qui peut abolir un tremblement de repos. Par ailleurs, l’amplitude du tremblement de repos est augmenté lors d’une tache cognitive (tel que le calcul mental) ou lorsqu’un mouvement est fait dans un autre segment du corps, et en particulier lors de la marche.

Même si des tremblements autres que parkinsoniens se majorent avec le stress mental, une augmentation de leur amplitude n’est pas rencontrée lorsque cette épreuve de tache cognitive est effectuée avec le malade allongé, dans un parfait état de relaxation musculaire.

Dans les cas parfaitement typiques, le tremblement de repos diminue nettement, voir s’arrête totalement, avec l’activation musculaire. Pour un tremblement de la main par exemple, le geste de maintien postural, ou tout autre mouvement le fera diminuer voir l’arrêtera complètement (vidéo 1, vidéo 2).


Video 1 : Tremblement parkinsonien de la main droite, de repos, présent lors de la marche et lors de la manœuvre de sensibilisation par le calcul mental. Arrêt complet du tremblement lors de l’activation musculaire – geste du maintien postural des bras.


Video 2 : Tremblement parkinsonien de la main gauche, de repos, lors de la manœuvre de sensibilisation par le calcul mental. Arrêt complet du tremblement lors de l’activation musculaire – geste du maintien postural des bras.

Mais il peut exister une difficulté diagnostique lorsqu’un tremblement, principalement de repos, est sévère et qu’il persiste même lors de l’activation musculaire. Dans ce cas, le test de mouvements orientés vers une cible (ex : index – nez), peut aider pour différencier un tremblement de repos avec une composante d’action, d’un tremblement principalement d’activation musculaire avec une composante de repos. Ainsi, l’amplitude du tremblement de repos diminue presque systématiquement lors de cette manœuvre ; alors qu’elle augmente ou reste constante pour un tremblement d’action qui très sévère peut persister au repos (video3).


Video 3 : Tremblement parkinsonien sévère. Il touche les 4 membres mais il prédomine à gauche, tant pour les membres supérieurs que pour les membres inférieurs. Il est présent au repos et il s’arrête au moment de l’activation musculaire (par exemple quand le patient se lève du fauteuil). Le tremblement re-émerge lors du maintien postural des bras mais uniquement après une latence de quelques secondes. Le tremblement des mains ne se majore pas lors de la manœuvre index-nez, bien au contraire, il diminue nettement.

Un autre élément clinique pouvant aider est la latence de réémergence du tremblement au moment du passage entre l’état de repos et l’activation musculaire. Ainsi, un tremblement parkinsonien sévère des mains diminue typiquement au moment de l’activation musculaire, et c’est uniquement après une latence de quelques secondes qu’il va re-émerger (video3). En revanche, pour un tremblement d’action qui a aussi une composante de repos, le tremblement est constant, sans période de latence pour re-émerger.

Symptômes non-moteurs

Une hyposmie, une constipation, des troubles de sommeil avec notamment des sujets vivant (parfois violemment) leurs rêves en mouvement, ou un syndrome anxio-dépressif, peuvent précéder de quelques années l’apparition des symptômes moteurs de la maladie de Parkinson.

Il faut donc les rechercher systématiquement à l’interrogatoire.