Espace Professionnels de santé

Cet espace est dédié exclusivement aux professionnels de santé concernés par la maladie de Parkinson et n’est pas destiné aux patients.

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Il s’inscrit dans le projet AGIR-PARK, opération de mécénat du laboratoire Teva.

Utiliser l’approche cognitive pour faciliter la mobilité

1. Réaliser des tâches motrices grâce à l’attention focalisée 

La réalisation de tâches routinières « sur-apprises » (transferts, écriture manuelle…) est fréquemment perturbée dans la maladie de Parkinson.

L’ergothérapeute va entraîner le patient à cibler son attention de manière consciente sur certains aspects problématiques de la tâche motrice. Par exemple, si l’on s’intéresse à l’habillage, on peut se concentrer uniquement sur la mise en place des boutons. La prise en charge consiste à entraîner le patient à visualiser mentalement au préalable l’action à accomplir (en pensant au geste à accomplir), à prêter attention à sa posture et à rester concentrer sur la tâche.

2. Appliquer les stratégies cognitives du mouvement

Des difficultés sont parfois présentes dans des tâches motrices complexes sollicitant la coordination de plusieurs parties du corps (par exemple les retournements au lit, les relevés d’assise, les activités bimanuelles asymétriques…). Avec l’ergothérapeute, le patient étudie et apprend tout d’abord les différentes sous-opérations nécessaires à l’accomplissement de la tâche. Cette phase cognitive comprend l’identification de toutes les étapes motrices, l’apprentissage de l’ordre rigoureux de ces étapes, la focalisation de l’attention du patient sur chaque mouvement à accomplir et une recherche de simplification de ces mouvements. Une fois cette phase cognitive maîtrisée par le patient, l’ergothérapeute peut alors le mettre en situation pratique, vérifier le bon déroulement de l’action (application de la stratégie apprise) et proposer un entraînement : c’est la phase d’action.

3. Minimiser les doubles tâches

Réaliser deux tâches en même temps risque d’altérer les performances du patient parkinsonien aussi bien au niveau moteur que cognitif. Il s’agit par exemple de porter un objet en marchant ou de tenir une conversation lorsque l’on se déplace. La difficulté réside dans la division de l’attention, mais aussi dans l’engagement et le désengagement rapides afin de passer alternativement d’une tâche à l’autre. L’ergothérapeute doit informer et faire prendre conscience au patient de l’effet délétère de réaliser plusieurs tâches simultanément. Les consignes sont d’éviter les distracteurs et de ne pas mener de front plusieurs tâches en même temps, mais au contraire de se focaliser sur une tâche à la fois. Il est souvent nécessaire de s’intéresser à plusieurs activités du patient, de les réorganiser et de mettre en pratique avec lui les conseils formulés.

4. Utiliser les signaux externes

Le contrôle interne des mouvements automatiques et répétitifs est déficitaire dans la maladie de Parkinson. Pour compenser ces désordres moteurs (hypokinésie, bradykinésie, freezing, micrographie…), des signaux externes (visuels, sonores ou sensitifs) peuvent être utilisés.

Pour faciliter l’exécution de la tâche motrice :

Signaux sonores
  • bouger en musique ou en rythme avec un métronome (lutte contre la bradykinésie)
  • le patient ou une tierce personne compte ou chante pour maintenir une cadence
Signaux visuels
  • marcher par-dessus des lignes ou sur des cibles visuelles au sol pour éviter le piétinement
  • suivre une autre personne
  • rythmer la marche et faciliter l’allongement du pas avec un pointeur laser
  • utilisation de lignes pour écrire en respectant la taille des lettres en fonction du traçage.
Signaux tactiles/proprioceptifs
  • tapoter en rythme sur la jambe
  • mise en place d’un appareil vibratoire qui provoque des stimulations en rythme

Pour faciliter l’initiation du mouvement :

Signaux sonores « Top départ » ou compter et démarrer à 3
Signaux visuels
  • fixer une cible ou un objet de l’environnement à atteindre
  • enjamber un obstacle (par exemple : le pied d’une tierce personne ou un objet placé devant le patient)
Signaux tactiles/proprioceptifs
  • basculer le poids du corps sur une jambe
  • bouger une partie du corps (par exemple : lever une jambe ou basculer le tronc en arrière et en avant)

L’efficacité de l’utilisation de ces signaux externes varie d’un patient à l’autre, des essais avec le thérapeute et un entraînement en phase « on » sont nécessaires.