Troubles non moteurs

Tous les patients sont différents et il est tout à fait possible que vous ne présentiez pas tous les troubles décrits, voire même aucun. Ces troubles peuvent par ailleurs survenir plus ou moins précocement dans l’évolution de la maladie, voire précéder le diagnostic.

Pour la majorité des troubles décrits, des solutions thérapeutiques peuvent vous aider. N’hésitez pas à en parler à votre neurologue ou votre médecin traitant.

Troubles gastro-intestinaux et digestifs

L’hyper salivation est fréquente. Elle est davantage due à une diminution du réflexe automatique nécessaire à avaler la salive qu’à une augmentation de production de salive. Une prise en charge thérapeutique peut vous aider.

Troubles de l’appétit : un amaigrissement peut parfois être un signe inaugural de la maladie en lien avec une diminution de l’appétit. A l’inverse, certains traitements pourront entraîner des phénomènes d’addiction avec envie irrépressible de manger. Il est impératif d’en parler à votre médecin.

Vidange gastrique : beaucoup de patients se plaignent d’une sensation de gêne épigastrique (au niveau de l’estomac) après les repas, avec sensation précoce de satiété (estomac plein). Il peut s’y associer des nausées, un reflux gastro-œsophagien (brûlures et régurgitations acides). Certains traitements spécifiques peuvent alors être proposés.

Constipation (C’est-à-dire, aller à la selle moins de 3 fois par semaine) : elle est très fréquente, pouvant se majorer avec l’ancienneté et l’intensité de la maladie mais elle précède souvent les premiers signes de la maladie et témoigne d’un ralentissement du transit. Elle est également augmentée par la diminution de l’activité physique, de l’alimentation et des apports hydriques. Les conseils de prise en charge sont les mêmes que dans la population générale : augmenter les apports en fibres (pain complet…), boissons abondantes, traitements non irritants. A l’inverse, certains traitements de la maladie peuvent parfois entrainer des phénomènes de diarrhées.

Troubles de la déglutition : le ralentissement des mouvements de la langue faisant avancer les aliments en est le principal responsable. Des fausses routes peuvent survenir et une rééducation orthophonique est indispensable.

Troubles cardiovasculaires

L’hypotension orthostatique est assez fréquente. Elle correspond à une chute de la tension artérielle lors du passage en position debout. Elle peut exister spontanément mais être aggravée par les traitements antiparkinsoniens. Elle n’est pas toujours ressentie mais peut cependant entrainer des sensations de malaises, des sensations vertigineuses, lors des changements de position trop rapides et en particulier après les repas. En plus de certains traitements médicamenteux, d’autres moyens doivent être mis en œuvre : port de bas de contention, surélévation de la tête du lit la nuit, éviter la station debout immobile prolongée, éviter les levers brusques, éviter les bains trop chauds, saler les aliments, préférer plusieurs petits repas à un gros, limiter l’alcool, proposer 2 grands verres d’eau avant le repas et un café à la fin.

Troubles ORL

Anosmie (diminution de la sensation des odeurs, sans perte du goût) : beaucoup de patients vont présenter un trouble de l’odorat au cours de l’évolution de la maladie. Il peut souvent précéder de plusieurs années les premiers signes physiques et moteurs du Parkinson. Ce signe est souvent peu gênant et parfois peu remarqué.

Troubles respiratoires

Les plaintes peuvent être variées et surtout liées à la sévérité du syndrome parkinsonien. Les troubles sont surtout présents lors des phases « off » de blocage moteur avec dyspnée (difficultés respiratoires), sensation d’oppression thoracique, de blocage respiratoire. Les troubles se majorent souvent à l’effort. La nuit, peuvent survenir des apnées, elles s’accompagnent parfois de ronflements, d’envie de se lever plusieurs fois pour uriner et d’une somnolence dans la journée. Les difficultés respiratoires  nocturnes peuvent être liées à des fausses routes salivaires et un reflux gastro-œsophagien. Les traitements antiparkinsoniens et la kinésithérapie  respiratoire peuvent aider.

Troubles urinaires

Une augmentation des envies d’uriner d’abord nocturne puis diurne peut survenir. Cela peut s’accompagner d’un besoin urgent d’uriner d’autant plus gênant qu’il survient en période de blocage, avec plus grande difficulté à se rendre rapidement aux toilettes. Cela survient car la vessie a tendance à se contracter alors qu’elle n’est qu’à peine remplie. Il peut s’y associer une faiblesse du jet. Même si ces symptômes peuvent être en lien avec la Maladie de Parkinson, il est nécessaire cependant de rechercher d’autres problèmes urologiques ou gynécologiques (adénome de prostate chez l’homme, prolapsus vésical chez la femme) et il est indispensable que l’urologue, le gynécologue et le neurologue travaillent conjointement.

Troubles de la sexualité

Des troubles de la sexualité peuvent apparaître au cours de la maladie de Parkinson : le plus souvent on observe une diminution de la libido, des troubles de l’érection et de l’éjaculation chez l’homme, une sécheresse vaginale et des douleurs à la pénétration chez la femme. Il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin traitant, votre neurologue ou votre médecin de rééducation. En effet, des solutions thérapeutiques efficaces existent (sildenafil, inhibiteurs de la phosphodiestérase pour les troubles de l’érection, traitement hormonal pour les difficultés de lubrification chez la femme). De façon moins fréquente, mais tout aussi gênante, des comportements d’hypersexualité sont rapportés chez des patients prenant un traitement par agoniste dopaminergique (il s’agit d’un trouble du même type que le jeu compulsif, la boulimie….) nécessitant alors parfois l’arrêt de ce traitement en raison des difficultés de couple voire des problèmes sociaux provoqués par ce type de comportement.

Autres troubles neurovégétatifs

Hyperséborrhée (production exagérée de sébum) : elle peut toucher le visage, le cuir chevelu et donner un aspect de visage pommadé.

Le système dopaminergique est impliqué dans la thermorégulation et les patients peuvent parfois se plaindre de sensations de chaud ou de froid et/ou de troubles de la sudation (épisodes de transpiration exagérée (tête, cou, tronc, mains)). Cela  peut nécessiter des adaptations du traitement antiparkinsonien. Une froideur des extrémités est parfois observée associée à des œdèmes des pieds et des chevilles et plus rarement des mains. Le manque d’activité physique et la situation assise prolongée va avoir tendance à les aggraver. Certains traitements peuvent également les majorer.